Les histoires qui m'inspirent

Reine Anne Zingha: fière et indomptée

Cette semaine je décrypte l’histoire de cette femme qui m’inspire telle que racontée dans ce très beau livre Reine d’Afrique et héroïne de la diaspora noire de Sylvia Serbin ( 2018 Medneter 413 pages, 24€).

Comme son nom l’indique cet ouvrage parle de personnages féminins africains qui ont marqués l’histoire. L’auteure y retrace dix années de recherches. C’est une superbe contribution à l’élargissement de l’imagier des femmes noires. Il débute par l’histoire de la reine d’Angola dont nous parlerons aujourd’hui. Je vous en fait un résumé mais je vous recommande vivement de le lire.

Son vrai nom Ngola Mbandi Nzinga Bandi Kia Ngola signifie  « la reine dont la flèche trouve toujours son but ». J’en garde l’image d’une femme intelligente,  courageuse qui avait le sens de la reparti et était une fine stratège.

Sa première apparition est spectaculaire. Elle est précédée d’un cortège important. Elle décline le siège trop bas qui est préparé pour elle et s’assied sur l’une de ses servantes qui s’accroupi en tabouret humain. Refusant ainsi de commencer la négociation en position d’infériorité. « Tout en elle traduisait la fierté des femmes de haute lignée ». Elle n’était pas encore reine lors de cette première négociation qui la fit connaitre des portugais. Mais elle avait déjà une gestion de son image à la hauteur de ses ambitions. Elle succède plus tard à son frère et réussit à s’imposer rapidement.

La reine met un point d’honneur à comprendre assez bien les codes de ses interlocuteurs pour s’en faire respecter tout en valorisant sa propre culture. Quand elle organise des cérémonies locales elle revêt des tenues selon la coutume de son royaume, prévoit des mets locaux et des rituels également. Quand, par contre, elle reçoit les émissaires du Portugal c’est avec un raffinement qui ridiculisait les pacotilles prévues en cadeaux. Elles les offraient d’ailleurs à ses servantes. Dans tous ses échanges elle choisit le cadre pour s’assurer de ne pas être en position de faiblesse. Quand les portugais lui demandent de payer des taxes en échange de leur protection, elle leur rappelle subtilement l’inopportunité de leur offre puisqu’elle est chez elle et la décline subtilement. Elle fait des alliances, négocie mais ne sacrifie jamais son honneur ni l’intérêt de son peuple.

Ce qui m’a aussi frappé c’est qu’elle se souciait de la place des femmes dans son royaume. Elle a pris des dispositions pour qu’elles soient formées et leur a assigné des postes dans son organisation : belle preuve de sororité.

Elle participait elle-même aux chantiers qui lui tenaient à cœur : elle était une femme d’action, de terrain.

Elle a été victime d’abus physiques de son frère qui voulait probablement s’assurer qu’elle n’aurait pas de descendant et ne prétendrait pas à la couronne. Il fit assassiner son fils unique.

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