Quand mes enfants me demandent ce qu’est travailler, je leur réponds que c’est se faire payer pour ce qu’on fait gratuitement en famille. Bien sûr, la vie professionnelle répond à des règles différentes et plus complexes, mais pour moi entreprendre c’est créer de la valeur et faciliter la vie d’autrui, ce qu’on fait pour ses proches. Ainsi, dans notre vie privée, nous faisons appel et développons des compétences qui sont transférables à notre vie professionnelle. Dans mon cas, la maternité m’a permis de développer les compétences suivantes.

La volonté farouche de construire et la patience.
Donner la vie c’est construire. Élever un enfant c’est vouloir faire grandir quelqu’un l’aider à se développer et prendre son autonomie. Ce n’est pas réservé aux femmes évidemment mais c’est une qualité souvent présente chez les mamans. Faire grandir une entreprise demande la volonté d’accompagner, la certitude qu’on peut en faire quelque chose. Bref c’est l’expression d’une passion pour la vie. Construire une entreprise c’est développer un projet dans le temps.
L’empathie.
La maternité, et plus généralement la parentalité, apprend à comprendre son enfant sans qu’il ait besoin de parler, que ce soit pour le gronder ou pour le conforter. Nous savons toutes que ce n’est pas une science absolue mais plus un ressenti, une compréhension presque innée du besoin de l’autre. La capacité à se mettre à la place de l’autre est un atout en marketing. C’est aussi un atout pour faire fonctionner une équipe. Il est en effet bien rare qu’une entreprise soit un succès solitaire. C’est l’empathie qui permet à un manager ou à un dirigeant de trouver le mot juste pour réprimander sans décourager ou pour encourager et dynamiser
L’intelligence des situations.
Une maman est souvent amenée à trouver des solutions pour tout un tas de questions que se posent ses enfants ou pour résoudre les difficultés auxquelles ils sont confrontés. Il faut donc être créative et débrouillarde. Savoir penser hors des cadres pour atteindre son but. Là encore c’est ce que le dirigeant d’une entreprise doit faire sans cesses : innover créer s’adapter transformer la réalité.
Le sens du détail.
Les femmes ont souvent été élevées dans le souci de la propreté et dans l’attention au détail. Bien ou pas, les biais culturels sexués ont la peau dure. C’est une qualité cependant qui sera fort utile à un entrepreneur quel que soit son sexe. De l’attention au détail dépend la qualité finale du produit ou du service rendu.

Une meilleure résilience à l’échec.
Toutes les entreprises ne sont pas un succès. Pour une réussite combien d’échecs ? Il a été montré par des recherches en psychologie sociale que les femmes sont plus résilientes aux échecs dans leur vie personnelle (sentimentale en particulier) que les hommes. Elles font souvent preuve d’une plus grande capacité à se reconstruire et à passer à autre chose, à s’enthousiasmer à nouveau et à retrouver la force de bâtir. Est-ce que ça a un lien avec la maternité ? Peut-être. En tout cas c’est tout à fait précieux pour un entrepreneur. Se relever et apprendre de ses échecs n’est pas un luxe. C’est obligatoire quand on entreprend. On dit parfois que l’entrepreneur est celui qui saute d’une falaise en espérant apprendre à voler avant d’arriver par terre …
Quand vous révisez votre CV la prochaine fois, pensez à toutes ces compétences acquises au quotidien, dans votre vie privée, et décrivez les de façon professionnelle.

Pas de commentaire