Rubrique SÔWIANLEY
Aujourd’hui j’échange avec Mme KOUAKOU. Elle n’a pas eu l’opportunité d’être scolarisée mais cela ne l’a pas empêché de devenir une commerçante avertie. Elle a commencé par une cabine téléphonique à Yamoussoukro et est aujourd’hui dans le commerce trans frontalier et le bâtiment. C’est une femme généreuse et loyale qui aime aider les autres, toujours disponible. Négociatrice hors pair, elle sait où trouver tout, à bon prix, pourvu qu’il y ait un besoin exprimé et solvable en face. Si je devais la résumer en quelques mots, je dirais : quand on veux on peux. Je vous laisse la découvrir à travers cet interview.
Qui êtes-vous ?
Je m’appelle Sophie KOUAKOU, mon nom de jeune fille est EKPALE. J’ai 46 ans, dont presque 25 passées en couple. Je suis mère de 2 filles de 27 ans et 1 garçons de 17 ans.
Qu’est qui vous a amené à l’entrepreneuriat ?
Ma situation matrimoniale. J’ai été confrontée très tôt aux charges familiales et je ne concevais pas de laisser tout à la charge de mon compagnon, jeune cadre qui avait d’autres ambitions. Je pense qu’il avait plus à cœur de construire sa carrière professionnelle que de prendre soin d’enfants qu’il avait eu adolescent. Il me fallait donc absolument avoir une source de revenu, si je ne voulais pas regretter d’avoir été mère.
La deuxième raison est que j’avais besoin de m’affirmer et de me faire une place dans ce milieu d’intellectuels qu’était la famille de celui qui allait devenir mon mari. Je précise que je suis autodidacte.
Il me fallait donc faire savoir à l’homme que j’aimais et à moi même que je pouvais être utile, dans ma situation.
Racontez-moi quelles étapes vous avez franchies pour en arriver où vous en êtes aujourd’hui.
J’ai dû ouvrir ma 1ère cabine téléphonique à Yamoussoukro, après avoir travaillé pour quelqu’un dans la même ville. Le père de ma fille (mon mari aujourd’hui ) était encore au lycée.
Une telle situation vous empêche d’accepter d’être dépendante par la suite. C’est ainsi que je n’ai jamais arrêté de me battre. Une fois à Abidjan, quand le père de ma fille est rentré en famille, après ses études d’ingénieur, je me suis mise au commerce transfrontalier, plus rentable; les besoins étant devenus plus importants. J’allais au Togo et au Nigeria pour rechercher de la marchandise qui pouvait intéresser mes clientes. Par la suite, j’ai dû m’intéresser à la construction, pour être le complément de celui qui, entre temps, est devenu mon mari légalement.
Aujourd’hui, en plus de mes activités de commerce habituelles, je fais dans le bâtiment. L’approvisionnement des chantiers des gens qui ont confiance en moi et ça va.
A quoi ressemblait la première version de votre produit ? Quelle a été son évolution pour arriver au produit final ?
Au début on tâtonne toujours. Les produits s’adaptent au marché. On intègre les plaintes et on s’améliore. C’est comme ça que ça fonctionne.
Même la meilleure étude prospective a besoin de s’adapter. C’est là qu’il y a souvent les échecs dont il faut absolument se relever pour réussir. Si on ne comprend pas qu’à ce niveau, les erreurs sont normales, on est foutu.
Au bout de combien de temps avez-vous réussi à embaucher les premiers membres de votre équipe ?
Embaucher c’est un bien grand mot. Au début, il fallait forcément déléguer certaines tâches. Mais ce n’était pas des embauches ! Des intérims, on va dire. Maintenant, avec le nombre d’activités qu’on a, on fait des embauches selon les besoins.
A quoi ressemblait votre journée de travail quand vous deviez tout gérer vous-même?
C’était fou. Entre les tâches ménagères, les livraisons, la comptabilité, la gestion de la trésorerie, etc… c’était juste fou.
Quel conseil auriez-vous voulu recevoir au début de cette aventure ?
Ce conseil, je le recherche toujours : comment faire confiance ?
Vous avez souvent besoin de vous fier à quelqu’un. Le problème est de savoir à qui. Vous trouverez bien souvent des gens qui pensent que tout est acquis. Et là, votre déception est à la mesure de vos attentes ou de vos illusions, pour être plus précis. J’ai souvent perdu des fonds de commerce entiers dans ce genre de situations. Je suis curieuse d’en connaître le mode d’emploi le plus efficace.
Selon vous en quoi est-ce l’égalité en droit des genres peux contribuer au développement de nos pays ?
Mon mari même ne m’imaginait même pas être capable de l’apport que je lui fais actuellement. Donnez sa chance à chacun! Les résultats suivront.
Votre mot de la fin
Je voudrais sincèrement encourager votre initiative. Il est bon d’indiquer le chemin. Soyez pour les plus jeunes la chance que nous n’avons jamais eue. Soyez des lanternes. Merci pour votre contribution à l’épanouissement de la jeune fille. Merci de m’avoir offert votre tribune.
6 commentaire
Naomie Tibé
12/02/2020 at 8:05Félicitations à toi Mme KOUAKOU, tu es un vrai modèle de réussite. Puisse ton exemple nous inspirer à faire comme toi et à être des socles pour nos maris et nos enfants.
Alan
12/02/2020 at 8:37Merci pour cet article, pour Sophie et pour le modèle qu’elle est pour des milliers de femmes.
Kouakou Lou
12/02/2020 at 10:16Je suis très reconnaissante pour la chance que tu donnes à toutes ces femmes battante de parler de leurs expériences, et d’être un une modèl pour nous. Belle initiative
Gisèle Gningni-Iritié
12/02/2020 at 12:10Félicitations chère Dame,
Bel exemple et un modèle à encourage. Avoir la force de faire et la motivation et surtout l’amour de ceux dont on a la charge. Merci de nous faire partager votre expérience si enrichissante qui doit booster toute femme qui doute d’elle. En chacune se trouve une force qu’elle doit savoir exploiter. Bonne continuation…
Vanessa K.
12/02/2020 at 4:43Wow, je suis vraiment épaté de cet exemple de réussite que j’avais juste à côté de moi. Je savais des choses mais lire ces détails là aujourd’hui m’ouvrent grandement les yeux et je suis juste fière. Merci beaucoup à ce blog d’avoir donné une voix à ma mère .
AffiliateLabz
16/02/2020 at 3:37Great content! Super high-quality! Keep it up! 🙂